Les carnets de Carine et Laurent

Mésaventures météorologiques, épisode II

Pour ceux qui pensaient que nous n’aurions plus d’aventures trépidantes à raconter après notre retour en France, vous voilà détrompés! Pour notre premier automne en Languedoc, la météo met les bouchées doubles. Après l’épisode cévenol du 17 septembre, accompagné de sa vidourlade, dont Saint Hippolyte du Fort a à peine eu le temps de se remettre (on vient tout juste de récupérer l’eau potable), voilà maintenant l’épisode méditerranéen du 29 septembre sur l’Hérault.

source: http://www.keraunos.org/actualites/fil-infos/2014/septembre/orages-pluie-inondations-29-30-septembre-2014-herault-aude-pyrenees-orientales-languedoc-cevennes.html

source: http://www.keraunos.org

Vous pensez peut-être que Saint Hippo étant plutôt loin de Montpellier, on n’était guère concernés par ce nouvel épisode. Eh bien, figurez-vous que si, car nous étions justement tous les deux à Montpellier pour des rendez-vous professionnels. Et donc aux premières loges… Pourtant, en quittant St Hippo à 10 heures du matin, sous une pluie certes battante, on était confiant. L’Hérault était annoncé en vigilance orange, mais c’est courant à cette saison et on ne peut pas se terrer chez soi au moindre orage. D’ailleurs, le gros de la perturbation était annoncé sur le nord des Pyrénées Orientales, l’Aude et le sud de l’Hérault. A midi, en sortant de notre premier rendez-vous, il pleuvait des cordes mais ça allait encore. A 13h30, en sortant du restaurant où nous avions déjeuné, les rues commençaient à ressembler à des rivières et nous à nous inquiéter… Mais il était déjà trop tard, apprîmes-nous en allumant France Bleu Hérault. De toute façon, nous étions déjà sur le lieu de notre rendez-vous suivant et il valait mieux attendre une (hypothétique) accalmie… A 15h30, le département de l’Hérault passait en vigilance rouge, le Lez était sorti de son lit et toutes les routes entre Montpellier et Saint Hippolyte du Fort étaient coupées.  Moins d’une heure après, le Gard entrait à son tour en vigilance orange. Nous nous sommes donc résignés à laisser notre voiture sur un parking et à marcher jusqu’au centre-ville de Montpellier où nous avons miraculeusement trouvé une chambre d’hôtel, et à appeler la nounou d’Amélie et Chloé pour qu’elle les garde toute la nuit (elle est sympa!).

Ce matin, après une nuit calme, et à l’annonce d’un retour des orages en milieu de journée sur le littoral, nous avons décidé de tenter un retour sur Saint Hippolyte. Ayant réussi à glaner suffisamment d’information pour identifier un itinéraire sûr, nous sommes rentrés sans encombres dans nos pénates.

Ici, c’est plutôt la vidourlade du 17 septembre qui reste au cœur de presque toutes les préoccupations. Tous les habitants ont été affectés, directement ou indirectement. Malgré l’incroyable rapidité des travaux de remise en état (les rues ont été nettoyées et dégagées en quelques jours), le retour à la raison de nos rivières (presque redescendues à leurs niveaux habituels) et le beau temps qui a suivi la vague d’orages, les traces de l’événement sont loin d’être effacées et il n’est guère une conversation qui n’y fasse référence. On en parle à la réunion de rentrée des CP (la maîtresse en a discuté avec les enfants qui ont raconté leur vision des faits et comment leur famille a été affectée), dans un rendez-vous professionnel avec une entreprise cigaloise (toute l’économie cévenole a souffert, dans une région qui n’en avait vraiment pas besoin), au marché, au cours de gym, à la sortie de l’école, aux réunions de parents d’élèves.

Après la vidourlade du 17 septembre

Un pont sur l’Argentesse, démoli par les eaux lors de la vidourlade du 17 septembre

On entend quelques critiques vis-à-vis des pouvoirs publics, notamment sur le nettoyage des rivières encombrées d’arbres et de bois mort, ou sur les constructions pharaoniques de Georges Frêche qui auraient contribué à boucher le Lez à Montpellier. Mais c’est le fatalisme qui semble dominer : c’est le climat de la région qui veut cela, un climat fantasque et violent, qui passe du meilleur au pire sans crier gare.

De notre point de vue de néophytes, nous trouvons en tous cas que les départements sont bien préparés, les moyens de secours rapidement mis en place, les hébergements d’urgence rendus immédiatement disponibles, la prise en charge des enfants dans les écoles organisées de façon à ce que les parents n’aient pas à s’en inquiéter et à se risquer sur les routes inondées pour les récupérer. Seul bémol, le cloisonnement des informations entre les départements : impossible dans notre cas de trouver une source unique d’information sur les accès routiers entre Montpellier et les communes du Gard ! Il faut se renseigner du côté de chaque département et recouper ses informations. Au passage, nous avons remarqué que l’information sur l’état des routes est beaucoup plus précis et spécifique dans le Gard (chaque route coupée est listée avec l’endroit exact où se situe le problème) que dans l’Hérault (« Nombreuses routes coupées dans les secteurs de… ) !

Quoiqu’il en soit, nous avons appris notre leçon et noté quelques précautions à prendre pour les prochains épisodes :

En cas de vigilance orange, se brancher immédiatement sur la locale France Bleu pour suivre l’évolution de la situation ; éviter de se déplacer tous les deux en même temps ; avoir un petit sac avec des affaires de rechange dans la voiture, une bouteille d’eau et des en-cas ; prévoir une solution de garde pour les enfants au cas où ; avoir des bottes en caoutchouc.

Dès que la situation se dégrade, stocker de l’eau potable et annuler tous les déplacements qui peuvent l’être ; surveiller le site Vigicrues pour anticiper la montée des eaux. Twitter est aussi une très bonne source d’information pour suivre l’évolution des événements, à condition évidemment d’avoir encore une connexion internet…

Bref, comme dirait Laurent, la même conduite à tenir que pendant une alerte cyclonique à la Réunion. Il a l’habitude, lui…

3 reflexions sur “Mésaventures météorologiques, épisode II

  1. Sophie

    Allez, venez donc passer les fêtes de fin d’année chez nous en Bretagne : on a une belle tempête (voire plusieurs) à Noël tous les ans ! et une collection de bottes en caoutchouc 🙂

    1. Carine Auteur de l'article

      Ah oui, chacun sa saison! On va faire ça, justement on a déjà mis les couvertures de survie dans la voiture au cas où!

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